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Une experience huicholesque

Une experience huicholesque

En route pour Huejuquilla où se trouve le centre culturel des huichols, je rencontre Pedro, qui lui se rend  à San andres Cohamiata, en plein territoire Huichol. Il est traducteur à Guadalajara et se rend a son rancho pour les vacances. Il me propose de l’accompagner et me sert en quelque sorte de porte d’entrée. À vrai dire, je pensais que Huejuquilla était en territoire huichol, mais non.

Les huichols sont installés en communauté,  San andres étant la principale, la plus accessible et la plus connue. Des forêts de pins, une terre rougeatre et un petit vent frais m’accueillent après un trajet de bus secouant et assourdissant. Il est souhaitable d’avoir un contact avant de venir, même si il existe encore des cabanes en location, les ressentis vis à vis du tourisme sont partagés.

 Ainsi je m’installe chez Felipe (son prénom espagnol),  qui m’arrange un bout de matelas au milieu de la pièce où il range le bois de construction. Il a travaillé dans différents domaines et donne maintenant dans la menuiserie. Les murs sont en adobe, la toiture traditionnelle est remplacée par de la taule, pas d’eau courante, une ampoule qui clignote à la première goutte, pas de toilettes et un bout de cabanon pour se rincer le corps. La cuisine est toujours une pièce à part, elle compte un “four” à bois central où l’on chauffe les gamelles et cuit les tortillas. La simplicité des lieux va sans dire. Ce que j’ai trouvé plus dur c’est la salubrité permanante: ils vivent littéralement dans leurs déchets. S’ils ont adoptés nos produits de consommation,  les notions d’écologie sont à venir!

 Ce sont les femmes qui gèrent la cuisine. À chaque repas, des tortillas sont fraîchement préparées, avec le maïs huichols qui a su préserver sa diversité: blanc, jaune, rouge, orange, bleu… Les restes sont offert au chiens errants qui règnent en bande et survivent tant bien que mal. Le dernier jour, un groupe s’attaquait à un cochon, élevé par les huichols. Tous sont en liberté,  poule, cochon, vaches, âne. Les chevaux sont plus rares.

 Les journées s’enchainent tranquillement: pas de montre, pas de stress. Chacun vaque à ses activité. J’ai eu l’occasion d’aller ramasser le maïs,  couper du bois et même chasser le cerf, sans résultat. Les 4 symbols huichols sont le maïs, le cerf, le peyote et le feu. Le cerf est l’esprit principal qu’ils rencontrent en prenant le peyote. Ils vit en relative abondance sur leur territoire contrairement au Peyote qui pousse dans le désert central au nord de San louis potosi. Chaque année, un pèlerinage est organisé pour aller le ramasser. Ils se fait de plus en plus rare et a fait l’objet de quelques scandales: vente illégale à des compagnies pharmaceutiques américaines! Mélangé à l’alcool, les locaux l’utilisent contre les douleurs, l’arthrose etc. Sa substance active est la mescaline.

 Peu après mon arrivée,  une fête était organisée au petit village ” las guayabas” pour célébrer le changement annuel des autorités. Une hierarchie interne vraiment complexe existe, chaque poste induits différentes responsabilités directement reliées au traditions. Ce sont 3 jours de fêtes où chacun prépare à manger et à boire pour tous le monde. Le tejuino, une boisson de maïs fermenté ce bois uniquement d’une traite. S’il est mal préparé, c’est l’estomac qui déguste! Le centre cérémonial jouit d’une atmosphère particulière: au centre, les hauts placé hiérarchiquement. Autour, un peu tout le monde discute, se repose ou dort en attendant la suite des évènements,  que j’ai du mal à programmé vu la variété de réponses que l’ont me fournit. Viendra la sacrification d’un taureau duquel le sang est récupéré afin d’être remis en offrande à différents lieux sacré. Le territoire huichol regorge de lieux sacrés, servant pour diverses occasions, pour differents buts. Cette fête n’avait rien de traditionnelle comme la fête du peyote, du tambour ou la semaine sainte mais faisait office de simple formalité. Et pourtant,  offrandes, cérémonies et sacrifices prevalaient. C’est ici que s’inscrit le caractère chamanique des huichols.

 Le chamanisme est ce qui m’a attiré en territoire huichol et pourtant, je repart mitigé. Le chamanisme est censé rapprocher des forces de la nature et engendrer un respect mutuel. Les traditions, cérémonies etc en sont leur aspect exterieur: ont remercie les esprits, s’attire leur faveur, invoque de bonnes récoltes… Mais comment peut ont simultanément être aussi aveugle sur sa pollution? Il sont conscient de leut dégâts (on ne se baigne pas dans certains cours d’eau) mais le lien n’est pas encore établi. Certes, leur pollution n’a rien à voir avec la notre.

 Le chamanisme a fait la réputation des huichols: quelques célèbres guérisseurs passent leur temps à voyager autour du monde, vivant la grande vie. Ici, ils sont méprisés car il refusent de soigner les leurs, réclamant de trop fortes sommes d’argent! Je m’étais mis en quête de trouver un chamane, peut être apprendre de son savoir, demande un soin et surtout participer à une ceremonie du Peyote. Je repart sans aucun des trois… Pas facile de trouver un “vrai” chamane! Chaque village en compte 2 ou 3, pas tous très honnête apparemment. Et puis il faut qu’il parle espagnol, soit de bonne humeur, ait le temps et l’envie etc. Après m’être renseigné à droite à gauche, je finis pas rencontrer samuel, qui ne paye pas de mine (on s’attend toujours à rencontrer un sorcier ou quelque chose du genre! ), parle bien espagnol et est plutôt ouvert d’esprit. Je le sonde un peu,  essai de savoir comment il procède, d’où lui vient sa vocation. (C’est généralement suite à une prise du peyote que leur vocation est révélé, mais beaucoup se croient chamane après avoir eu quelques révélations plutôt ‘classique’ avec le peyote). Il ne me convainc qu’à moitié mais bon, je ne vais pas rester 3 mois à faire l’inventaire des chamanes et tenter de rallier les oui – dire et la réalité! Au final, nous n’aurons rien le temps de faire,  il est prit par ses responsabilités et surtout je me rend compte que je patientais avec politesse alors que j’aurais plutôt dû insister: ici quand on veut quelquechose, on s’exprime, tout simplement!

 Pendant deux semaines, je me suis donc frotter à de réelles barrières culturelle, où il faut faire preuve de patience, d’attention, de tact et d’adaptation. La barrière de la langue, en plus de la difficulté de trouver de nouveaux sujets de conversation, a beaucoup jouée. Oui, les huichols parlent huichols. Il n’utilisent l’espagnol que pour m’adresser la parole et ne font aucun efforts pour m’intégrer.  Ils vivent leurs vie et n’ont pas d’authentiques intérêts envers le touriste de passage. Il ne se battent pas pour mon argent, c’est déjà ça!  Les femmes nous ignorent et les hommes ne sont pas toujours très avenant, même s’ils sont toujours serviables quand l’on s’adresse à eux. Au final, je me suis retrouvé dans une sorte d’impasse émotionnelle: usé par le mauvais temps, la difficulté de mes recherches, des échanges franchement platoniques etc m’ont fait fuir doucement l’experience huichol. Il faut dire que je ne suis pas le mieux tombé: il a beaucoup plut durant mon séjour. Et quand il pleut à San andres,  la misère se fait sentir: tout se transforme en boue, il vente, fait froid, pas de visibilité,  pas d’électricité, pas de possibilités de transports, pas d’internet, chacun reste chez soi, on ne se lave plus. Impossible de me trouver un petit coin” chez moi”, je reste par terre, proche du feu que j’alimente régulièrement pour me rechauffer le coeur mais qui me brûle les yeux. Pas d’evacuation, juste des trous dans la toiture qui faute de laisser s’échapper la fumée,  laisse entrer l’eau, ce qui vient ajouter au côté “pittoresque” de la scène! Par dessus tout, les chiens m’ont refiler des puces et j’attraper une seconde diarrhée, san toilettes bien entendu…

 Enfin, le beau temps revient, les puce ce sont calmées, la diarrhée aussi. Je décide d’oublier mes petits objectifs et de me diriger vers de nouveaux horizons, un peu plus sociaux je l’espère. Je repart avec de bonnes leçons et de quoi organiser mes propres cérémonies du Peyote…

Le centre culturel des huichols:  thehuicholcenter.org

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